Même si ce titre n'est pas totalement vrai, PJ Harvey s'impose depuis bientôt 20 ans comme l'une des rares divas du Rock N'Roll.
Avec la sortie de son nouvel album 'White Chalk', PJ Harvey semble avoir laissé sa guitare et ses riffs puissants pour des mélodies au piano, plutôt mélancolique et intimiste que les précédents albums.
Avec la collaboration du très influent John Parish, PJ Harvey signe une nouvelle fois un chef d'oeuvre, loin, très loin de là où l'on pouvait l'attendre.
Jusque-là, son chant se jouait avec maîtrise de ces montées qu'elle aimait associer à une énergie rugissante, en digne héritière de Patti Smith. Dans White Chalk, elle choisit un abandon qui oscille entre douceur enfantine et stridences. Crispante au premier abord, cette façon de taquiner les limites se révèle envoûtante.
On pourrait voir là un cousinage avec Björk, l'autre figure majeure du rock féminin depuis les années 1990. Mais l'approche de PJ Harvey s'enracine plus dans l'artisanat du blues ou du néo-folk. Des titres comme Silence ou To Talk to you, plongeant dans la nostalgie de l'enfance, la rapprochent de CocoRosie, voire de la façon dont Thom Yorke, chanteur de Radiohead, lâche la bride à sa mélancolie.
Si la réincarnation de PJ Harvey en "dame blanche" tressaillante en déstabilisera certains, beaucoup retrouveront dans cette suite de ballades, valses désolées et concises (11 morceaux en 33 minutes), la force incantatoire (les magnifiques The Devil, When Under Ether, White Chalk) qui a fait sa réputation.

Que les fans les plus purs se rassurent, malgré le fait que PJ avait annoncé ne plus vouloir remonter sur scène -elle a une peur bleue de jouer devant un public- elle semble avoir changer d'avis pisqu'on l'a vue lors de festival cet été et d'autres dates sont en projet.